
Je vais également parler de toutes les complications possibles du BBL :
- celles que j’ai eues,
- celles que je n’ai pas eues,
- et surtout, je vais vous donner les clés pour comprendre comment prévenir au maximum les complications après une chirurgie de BBL.
L’objectif est d’être transparent et de vous transmettre mon expérience réelle, avec plus de 1’000 BBL et lipofilling du hip Dips effectués depuis le début de ma pratique.
Voici la liste des complications possibles après un BBL :
- Embolie graisseuse
- Asymétries
- Infection
- Saignement
- Résultats décevants après un BBL
- Complications liées à la liposuccion
- Mauvaise odeur après un BBL
Embolie graisseuse : la complication la plus redoutée du BBL
L’embolie graisseuse est, de loin, la principale préoccupation des patients qui s’intéressent au BBL. C’est un sujet qui revient systématiquement dès que l’on évoque le Brazilian Butt Lift, et pour de bonnes raisons : c’est la complication la plus grave, car elle peut être potentiellement mortelle.
Un peu d’histoire : pourquoi le BBL a eu mauvaise réputation ?
En 2017, en Floride, une enquête a montré qu’il y avait un cas de mortalité pour environ 3 000 patients opérés d’un BBL.
Un chiffre extrêmement élevé, qui a fait la une des médias.
Pourquoi un tel taux de mortalité ?
Principalement parce que, dans le sud de la Floride, une grande partie des interventions étaient réalisées dans des cliniques low-cost, destinées au tourisme médical.
Dans ces centres, les BBL étaient pratiqués à la chaîne, avec des prix très attractifs… mais souvent au détriment de la sécurité.
On a alors découvert que ces cliniques injectaient directement la graisse dans le muscle fessier.
Or, dans le muscle se trouvent des vaisseaux sanguins de calibre important.
Lorsque la graisse est injectée dans un vaisseau, elle peut :
- migrer vers la veine cave,
- remonter vers le cœur,
- atteindre les poumons,→ et provoquer une embolie graisseuse massive, parfois fatale.
Comment ce risque a-t-il été réduit depuis ?
Heureusement, depuis 2017, de grands progrès ont été faits. Aujourd’hui, nous savons que la clé pour prévenir les embolies graisseuses est de s’assurer que la graisse est injectée strictement dans le tissu graisseux sous-cutané, et jamais dans le muscle.
Pour cela, plusieurs mesures de sécurité indispensables existent :
1. Le guidage échographique (ultrasound-guided BBL ou safe BBL)
Il permet de visualiser en temps réel la canule pendant l’injection, afin de vérifier qu’elle est dans la graisse, et non dans le muscle.
C’est aujourd’hui considéré comme l’un des standards les plus sûrs.
Je suis d’ailleurs toujours surpris qu’en Suisse (autant en Suisse romande qu’en Suisse allemande), je sois actuellement la seule clinique à proposer des BBL sous guidage échographique, grâce à un appareil Clarius.
Cela fait, selon moi, une différence majeure pour la sécurité.
2. L’utilisation de canules rigides de 4 mm
Elles permettent un meilleur contrôle de la profondeur et réduisent le risque de pénétrer involontairement dans le muscle.
3. Se faire opérer par un chirurgien expérimenté
L’expérience dans ce type d’intervention est un facteur essentiel :
plus un chirurgien a réalisé de BBL, plus il est capable de reconnaître les plans anatomiques et de minimiser les risques.
Quel est le risque réel aujourd’hui ?
Grâce à toutes ces mesures, le risque a été drastiquement réduit :
- En 2017 :1 cas d’embolie graisseuse pour 3 000 BBL
- Aujourd’hui : environ 1 cas pour 20 000
- Et dans les centres utilisant le guidage échographique, avec une équipe expérimentée :
entre 1 cas pour 20 000 et 1 cas pour 100 000
➡️ Soit un risque plus faible que de nombreuses autres chirurgies esthétiques courantes.
Pour ma part, après plus de 1 000 BBL réalisés, j’ai eu la chance de n’avoir jamais eu de cas d’embolie graisseuse dans ma pratique.
Les asymétries après un BBL
Les asymétries sont l’une des complications les plus fréquentes du BBL. Elles peuvent apparaître même lorsque l’intervention est parfaitement réalisée, car elles dépendent autant de la technique opératoire que de la réaction individuelle du corps.
La technique EVL : maximiser la prise de graisse
Pour optimiser le résultat, j’utilise systématiquement la technique EVL (Expansion Vibration Lipofilling).
Elle permet d’injecter une quantité importante de graisse :
- dans les deux hémifesses,
- et dans la zone des hip dips,
ce qui donne une courbe plus harmonieuse.
Cependant, même avec une technique optimale, une partie de la graisse va inévitablement se résorber après l’intervention.
Le taux de résorption de graisse : la grande variable
Dans ma pratique, je constate une résorption d’environ 20 à 30 %, mais la littérature médicale rapporte parfois des taux allant jusqu’à 40–50 %.
Ce taux de résorption est impossible à prédire et peut être différent entre la fesse droite et la fesse gauche, créant ainsi une asymétrie.
Comment réduire le risque d’asymétrie ?
Une des clés est d’injecter une graisse de qualité similaire des deux côtés.
En effet, la graisse injectée au début de la liposuccion n’a pas exactement les mêmes propriétés que celle injectée à la fin.
Pour éviter cela, j’injecte toujours en alternance :
- 100 ml à gauche,
- 100 ml à droite,
- puis à nouveau 100 ml à gauche,
- et 100 ml à droite, et ainsi de suite.
Cela garantit que chaque côté reçoit le même type de graisse, ce qui augmente les chances d’une résorption symétrique.
La cellulite : un facteur souvent oublié
Une autre cause fréquente d’asymétrie est la cellulite, surtout dans la zone postérieure des fesses.
Même après l’injection de graisse, les dépressions cellulitiques préexistantes peuvent persister, donnant parfois l’impression d’une asymétrie.
Le rôle essentiel du protocole post-opératoire dans la symétrie
Un élément fondamental pour prévenir les asymétries est le respect strict du protocole post-opératoire.
La graisse réinjectée est très fragile durant les premières semaines.
Toute pression sur une zone greffée peut augmenter la résorption et donc créer une asymétrie.
Il est donc crucial, pendant au moins deux mois, de :
- ne pas dormir sur les fesses,
- ne pas dormir sur les côtés.
Pour cela, deux solutions existent :
- Dormir sur le ventre, ce qui reste le moyen le plus simple et le plus efficace.
- Utiliser un matelas avec des ouvertures spéciales, permettant de placer les fesses ou les hip dips dans un espace sans pression, tout en dormant confortablement sur le dos.
Le fait de supprimer toute pression durant cette période augmente significativement la prise de graisse et réduit le risque d’asymétrie.
Des asymétries… mais des solutions simples
Heureusement, les asymétries après un BBL sont relativement faciles à corriger.
La solution consiste souvent à :
- réaliser une liposuccion ciblée,
- puis un lipofilling de correction,
en général six mois après l’intervention (le temps que la graisse se stabilise).
À la Clinique Bellefontaine, comme beaucoup de mes patients le savent, je fais systématiquement mettre les patients en position debout en fin d’intervention.
Cela me permet de vérifier la symétrie immédiatement et d’ajuster si nécessaire avant la fin de la chirurgie.
Si une asymétrie apparaît dans les mois suivants, elle est alors indépendante de notre volonté, car elle résulte d’une résorption différentielle de la graisse — un phénomène biologique impossible à contrôler à 100 %.
Les infections après un BBL
Les infections sont une complication potentielle de n’importe quelle intervention chirurgicale.
Cela dit, dans le cadre du BBL, leur fréquence est extrêmement faible, tant pour la liposuccion que pour le lipofilling des fesses ou des hip dips.
Dans ma pratique, je n’ai jamais eu de cas d’infection après un BBL ou après un lipofilling du hip dips. Il m’est arrivé une seule fois d’observer une infection après un lipofilling mammaire ( chez une patiente ayant directement remis un piercing au téton après son intervention ), mais jamais sur les fesses ou les hanches.
Quels antibiotiques sont prescrits ?
Je prescris toujours une couverture antibiotique post-opératoire, en général :
- Ciprofloxacine 500 mg, 2×/jour pendant 5 jours,
ou - Augmentin 625 mg, 3×/jour pendant 5 jours.
Ce protocole contribue très largement à réduire le risque infectieux.
Le saignement
Comme pour toute intervention chirurgicale, un saignement peut survenir au cours d’un BBL.
Cependant, dans la grande majorité des cas, il s’agit de saignements minimes, attendus et normaux.
Bleus et ecchymoses : fréquents mais non inquiétants
Après un BBL, il est tout à fait normal d’avoir :
- des bleus,
- des ecchymoses,
- un gonflement important,
durant 2 à 3 semaines.
On ne parle pas de complication : c’est une réaction physiologique classique de l’organisme.
Un saignement important : extrêmement rare
Un saignement suffisamment important pour nécessiter une transfusion est exceptionnel.
Dans ma propre expérience :
➡️ Je n’ai jamais eu à transfuser un patient après un BBL.
Un collègue du sud de l’Espagne, qui réalise également énormément de BBL, m’a dit observer 1 à 2 % de transfusions dans sa pratique, mais cela ne s’est jamais produit dans la mienne.
Comment prévient-on le saignement ?
Pour réduire au maximum ce risque, j’utilise :
- des solutions adrénalinées lors de la liposuccion,
- qui permettent de réduire le saignement capillaire,
- et d’obtenir un contrôle optimal du champ opératoire.
Lorsque certaines zones saignent un peu plus que d’habitude, ces solutions adrénalinées nous permettent en général de maîtriser parfaitement la situation.
La déception après un BBL
La déception est une complication qui peut arriver après la chirurgie du BBL. Elle arrive en général car les patientes jugent les fesses toujours trop petites après l’intervention.
Un volume qui diminue après la résorption
Comme je l’explique toujours en consultation, il est impossible de prédire exactement quelle quantité de graisse va survivre.
Dans ma pratique, la résorption est en général de 20 à 30 % au niveau des fesses et des hip dips — donc relativement faible.
Cependant, la littérature décrit parfois des résorptions pouvant aller jusqu’à 40–50 %.
La conséquence est simple :
➡️ Une partie du volume obtenu juste après l’opération va diminuer dans les semaines suivantes.
Cela peut entraîner une déception si les attentes initiales étaient très élevées.
À noter qu’en comparaison :
- la résorption est bien plus importante au niveau des seins, ce qui explique les différences entre lipofilling mammaire et lipofilling fessier.
La peau trop tendue : un facteur limitant
Chez certaines patientes — souvent jeunes et minces — la peau des fesses est très tendue.
Dans ces cas-là, il existe une limite physique à la quantité de graisse que l’on peut injecter :
➡️ Injecter trop augmenterait le risque de compression des cellules graisseuses,
➡️ ce qui pourrait provoquer une nécrose graisseuse,
➡️ et une résorption encore plus importante.
C’est pourquoi je privilégie toujours une augmentation raisonnée, en fonction de la capacité réelle de la peau.
Quand un second round est nécessaire
Pour obtenir un grand volume, il est souvent indispensable de prévoir un :
- 2ᵉ round de BBL,
- à 6 mois – 1 an après la première intervention.
Cela permet de :
✔️ laisser la peau s’assouplir,
✔️ optimiser le taux de survie de la graisse,
✔️ obtenir des volumes plus importants en deux temps sans risque.
Et les implants fessiers ?
J’en parle toujours avec prudence, car dans ma pratique, je déconseille fréquemment les implants fessiers.
Pourquoi ?
Parce que j’ai régulièrement des patientes qui viennent pour se faire enlever leurs implants posés dans d’autres cliniques, souvent à cause :
- d’une pression douloureuse sur le nerf sciatique,
- d’une gêne chronique,
- ou d’un inconfort à long terme.
Dans la majorité des cas, ces patientes souhaitent ensuite remplacer les implants par un BBL, beaucoup mieux toléré et plus naturel.
Les mauvaises odeurs après un BBL
Beaucoup de patientes viennent en consultation en me disant qu’elles ont peur d’avoir une mauvaise odeur après un BBL.
C’est une inquiétude étonnamment fréquente — probablement due à des informations erronées trouvées sur les réseaux sociaux.
Je peux être très clair à ce sujet :
Après plus de 1 000 BBL réalisés, je n’ai jamais observé la moindre mauvaise odeur liée à cette intervention, et ce malgré, je l’espère, un odorat parfaitement fonctionnel.
Un BBL n’entraîne pas naturellement de mauvaise odeur.
Alors, d’où viennent ces témoignages inquiétants ?
Dans les rares cas où une patiente rapporte une odeur désagréable après l’intervention, la cause n’est pas le BBL en lui-même, mais une complication spécifique, comme :
- une infection post-opératoire,
- ou une nécrose graisseuse (extrêmement rare).
Ce sont ces complications — et non le BBL — qui peuvent potentiellement entraîner une odeur inhabituelle.
Conclusion
En conclusion, si vous envisagez de faire un BBL et que vous souhaitez réduire au maximum les risques liés à cette intervention, plusieurs éléments doivent absolument être vérifiés.
Choisir un chirurgien qui pratique le “Safe BBL”
Optez pour un chirurgien qui :
- réalise l’injection de graisse sous guidage échographique,
- afin d’être certain de ne jamais injecter dans la musculature fessière, là où se trouvent les gros vaisseaux sanguins.
C’est aujourd’hui le standard le plus sûr pour minimiser le risque d’embolie graisseuse.
S’assurer de l’expérience du chirurgien
Il est également important de vérifier :
- que le chirurgien est expérimenté,
- qu’il réalise des BBL régulièrement,
- et qu’il utilise une cannule rigide de 4 mm, recommandée pour le contrôle optimal de la profondeur d’injection.
Respecter rigoureusement le protocole post-opératoire
Pour obtenir un résultat harmonieux et durable, la qualité de la chirurgie ne suffit pas :
le post-opératoire joue un rôle essentiel.
Il est indispensable de :
- éviter toute pression sur les zones injectées,
- bien utiliser le coussin fessier,
- ne pas dormir sur les côtés ni sur le dos pendant deux mois,
afin de maximiser la prise de graisse et d’éviter les asymétries ou les pertes de volume.
Si vous faites l’intervention à l’étranger
Je conseille vivement de rester sur place 2 à 3 semaines, afin :
- de réduire le risque de thrombose veineuse profonde lors du retour,
- et d’éviter toute pression prématurée sur les zones injectées pendant le voyage.
Un mot de fin
J’espère que cet article vous aura été utile et qu’il vous aura donné une vision claire, honnête et détaillée de ma pratique du BBL à la Clinique Bellefontaine, ici à Lausanne, en Suisse.
Merci pour votre lecture.


